La Slovénie, un exemple à suivre en matière de développement durable?
On n’en parle que très peu, et pourtant, la Slovénie recèle de bonnes pratiques écologiques, tout à fait ancrées dans le quotidien des citoyens et des collectivités.
Avant de partager quelques exemples, il est bon de rappeler :
- Ce pays Est-Européen s’est vu décerner le titre du « Pays le plus durable au monde » en 2018 par le magazine National Geographic Traveler. Il a obtenu la note de 96 sur un total de 100 sur des indicateurs de durabilité (climat, environnement, culture, authenticité, nature, biodiversité, …).
- Deux ans plus tôt, sa capitale Ljubljana s’était vue décerner le titre de « Capitale verte de l’Europe » par l’union européenne.
Pendant mes vacances estivales sur la partie Ouest du pays (Bled/Bohinj, Piran/Izola, et Ljubljana), j’ai pu constater à quels points le respect de l’environnement est totalement intégré, que ce soit dans la vie quotidienne mais aussi dans la vie touristique, sans aucune allégation particulière.
Ce que j’ai remarqué :
Partout où je suis passée, les logements semblent complètement intégrer les règles de bioclimatisme. Que ce soit les logements en montagnes, en bord de mer, ou en ville, ils étaient tous très judicieusement protégés du froid l’hiver et du soleil l’été. Un des logements dans lequel je suis passée (pourtant dédié à la location de courte durée) avait un poêle à granulés de bois. En effet, environ 60% du pays est recouvert de forêt. Ceci dit, dans ce même appartement en bord de côte adriatique orienté sud-ouest, il y avait aussi une climatistion air-air installée, zut ! 😉

Dans les logements que j’avais loués, il y avait 5 poubelles : une à verres, une à matières recyclables (plastiques et alu), une à papiers, une à tout-venant, et un bio-seau. Les consignes étaient traduites en plusieurs langues (anglais, allemand, italien, et slovène).

A chaque coin des rues du centre de Ljubljana, on retrouve ces mêmes tris dans des containers. Les résidents et les commerces viennent y déposer leurs poubelles. Il n’y a pas de containers dans les immeubles.

La circulation à vélo est ultra-présente et organisée : voies cyclables dédiées hors centre-ville, puis partagées dans les zones piétonnes. Dans le centre-ville piéton, justement, il y a aussi quelques « kavalir » : ce sont des petits véhicules éléctriques gratuits. Ils s’adressent surtout aux personnes âgées et/ou à mobilité réduite. Ces véhicules circulent dans le vieux centre de Ljubljana, qui est fermé à la circulation. Ils roulent à basse vitesse, vous pouvez leur faire signe pour qu’ils s’arrêtent et vous prennent à bord, et vous pouvez aussi téléphoner pour réserver votre trajet gratuitement. Les conducteurs vous déposent où vous voulez, mais uniquement dans le rayon de la zone Piétons. Les prestations de ces « kavalir » sont le fruit de la collaboration entre LPP-Transports publics de Ljubljana, la Municipalité de Ljubljana et Turizem Ljubljana. Il s’agit d’une des mesures prises en vue de rendre les transports urbains plus agréables.
- La Commission européenne a ainsi attribué à Ljubljana le prix de la « Semaine européenne de la mobilité » deux fois de suite, en 2003 et 2013.

Lors d’évènements urbains à forte affluence, il n’est pas rare de voir un agent dédié, à côté des poubelles, pour vérifier le bon respect du tri et conseiller les touristes.

Lors de visites de sites naturels, il est rappelé régulièrement les règles de respect de l’environnement. Aussi, sur les lacs (notamment ceux de Bled et de Bohinj) entourés de montagne, il est rappelé que, touristes, nous ne sommes que des visiteurs de la nature, et que tout est fait pour minimiser l’impact : les fameux bateaux « Pletna » circulent au moyen de rames (et d’huile de coude!).

Les slovènes consomment local en grande partie. Grace à une variété de climats, ils cuisinent (chez eux ou dans les restaurants) beaucoup de leur production locale de champignons, huile d’olive, miel, figues, produits issus de la mer, etc. Petite remarque ici, toutefois : ne vous attendez pas à des plats fins ni de la grande gastronomie, ils semblent préférer la quantité à la qualité dans la plupart des cas! 😉

Dans les bars, les jus de fruits et cocktails m’ont souvent été servis sans paille. Dans les restaurations à emporter, la vaisselle n’était jamais en plastique, mais en carton et/ou bois, parfois en inox (brochettes) ou en verre (verres, bouteilles) à rapporter.

Enfin, j’ai eu l’occasion de traverser un cimetière slovène. J’ai été agréablement surprise de voir qu’ils dédient une partie de la tombe à la plantation d’un petit arbuste en terre. Multiplié par le nombre de tombes, cela végétalise l’ensemble.

(ce n’est pas les photos les plus réprésentatives mais ce sont les seules que j’ai prises… 😉 )
En résumé, de manière générale, même s’il reste certainement une marge de progression, j’ai trouvé que le respect des bonnes pratique était partout, d’un très haut niveau d’exigence, et naturellement en toute simplicité. Inspirant.